Le PRIX CREVECOEUR

De l’Association Nationale des Anciens et Amis des Forces Françaises de l’ONU, du Bataillon et du Régiment de Corée et du 156ème régiment d’infanterie (ANAAFF/ONU/BC&RC/156ème RI).

 

 

 

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Bulletin d'inscription

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Remise des prix littéraires 2017

 

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Le Jury du comité de lecture de notre association composé de Mme Annie FLAGEY-TARDY, de M.Claude GODARD-PRIGENT, de M. Roger QUINTARD,et de M. Vincent FAUVELL-CHAMPION  a désigné au premier tour de scrutin la remise de trois prix littéraires de l’ANAAFF/ONU pour la 2ème édition des prix CRÈVECŒUR 2017.

J’ai donc l’honneur en ma qualité de président du Juryde donner lecture des résultats du concours,et j’invite d’ores et déjàtous les anciens combattants du bataillon et du Régiment de Coréede bien vouloir nous rejoindre au pied de la scène au moment où M. Patrick BAUDOUIN, président de l’ANAAFF/ONUremettra les prix aux lauréats.  

Cette année,nous avons eu le privilège de lire quatre ouvrages d’anciens combattants écrivains.Trois de ces ouvrages recevront un prix.

 

 

 

1er prix : Prix CRÈVECŒUR 2017

 

Le prix CRÈVECŒUR 2017est attribué au livre Parcours d’un combattant – La revanche d’un pupille de l’Assistance publique de Michel Ozwald.

1993 Page1

Michel Ozwald raconte dans son livresa carrière militaire exemplairequi débute au Maroc en 1950pour s’achever en France en 1985.Son périple militaire est certes varié,mais sa carrière militaire est avant tout exceptionnelle.On compte au total 12 années de guerre : tout d’abord, en Corée, puis au Maroc et enfin en Algérie; suivies de 23 années passées en Allemagne et en France dans différentes garnisons, dont celles des troupes parachutistes. Dans son livre,il s'attache à raconter l'état d'esprit et la vie des militaires de tous grades à une époque particulièrement difficile de notre histoire de France.Les situations cocasses,les moments de joie en font aussi partie,et sont contés souvent avec truculence dans un récit qui rappelle par certains côtés celui Les cahiers du capitaine Coignet. Un enfant abandonné,sans instruction,devenu grenadier de la Garde impériale /puis officier du Premier Empire par ses seuls mérites.

Michel Ozwald nous raconte avec une certaine similitudeson parcours de vie. Celle d’un enfant de l’assistance publique qui, contre vents et marées,a réussi sa vie d’artilleur par sa seule volonté de s’élever constamment par l’effort. Napoléon disait avec raison : « Tout soldat porte dans sa giberne le bâton de maréchal ». L’ouvrage Parcours d’un combattanten est une parfaite illustration. En effet, vraiment rien ne destinait Michel Ozwald, enfant de l’assistance publique, abandonné à l’âge de trois mois,maltraité par des odieux patronsà devenir un jour colonel de l’armée de terre. Certes,l’institution militaire a été bienveillante à son égard,mais pouvait-elle faire autrement,car elle a eu la chance d’être servie par une personnalité courageuse et motivée dans toutes les épreuves de la vie militaire.

Les récits et les anecdotes des guerres de Corée, du Maroc et d’Algérie sont tous passionnants à lire.Nous retenons en particulier, les quelques 80 pages consacrées au Bataillon de Corée lors des combats du T. Bone et d’Arrowhead.Ces pages sont d’une grande valeur pour tous ceux,qui comme nous,s’intéressent à l’histoire du BF/ONU.On y découvre le jeune sergent Ozwald,un combattant du DR6à peine âgé de 19 ans,déterminé, efficace et d’une grande humanité.Ces traits de caractère sont d’ailleurs ceux que l’on retrouve tout au long de sa vie militaire.Les récits qui relatent les rapatriements clandestins après la signature des accords d’Evian de harkis et de leurs familles avec la complicité de la Marine Nationalesont inattendus et émouvants. En particulier,lorsque dix ans après les faits, l’auteur retrouva par hasard à Dôle un ancien harki qui s’écria : « c’est toi qui m’a sauvé à Gambetta ».

En conclusion,le prix CRÈVECŒUR 2017est attribué au livre Parcours d’un combattant – La revanche d’un pupille de l’Assistance publique de Michel Ozwald à la fois pour ses qualités de conteur et pour le parcours déterminé d’un authentique combattant.Ce parcours est en définitive non seulement celui d’un homme d’honneur, mais aussi et surtout celui d’un honnête homme.

Ce livre qui consacre de longs développements à l’Afrique du Nord doit permettre de déclencher l’envie de lire d’autres ouvragesconsacrésau Bataillon de Corée en Algérie.

 

 

 

 

2ème prix : Prix Chipyong-Ni 2017

 

Le prix Chipyong-Ni 2017est attribué au livre Les Bérets Noirs du B.F.ONU en Algérie Au-delà de la Légende de Louis-René Theurot

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L’ouvrage de Louis-René Theurot,qui fait suite au tome 1 intitulé Récits et souvenirs des Bérets Noirs du BF ONU en Algérie,est consacré cette-fois-ci au Bataillon de Corée pendant la guerre d’Algériedans le but de trouver et d’expliquer quel pouvait être la part de vérité et d’inexactitudes,de mensonges ou simplement de contrevérités dans l’histoire de cette unité et ce qui a fait,à tort ou à raison,la réputation du BF ONU et aussi prouver que le Bataillon avait bien une réputation tout à fait méritée. Le livre est fort bien illustré par de nombreuses photographies et des documents qui relatent l’histoire algérienne du Bataillon dans le constantinois.L’auteur,qui était à l’époque caporal au poste de commandement du Bataillon,apporte un témoignage digne d’intérêt.Celui d’un homme de troupe dont l’action était forcément limitée dans le temps et dans l’espace, mais qui de par sa position de secrétaire a eu à en connaitre. Ses analyses, ses jugements sont donc frappés du sceau du bon sens et de la recherche de la vérité fondée sur des faits réels avérés.

Témoin d’une époque exceptionnelle,il a bien compris que son bataillon avait aussi quelque chose d’exceptionnel par rapport aux autres unités qui servaient en Algérie. Certes,il y avait les bérets amarante des parachutistes,les bérets verts des légionnaires,mais il y avait aussi les bérets noirs du BF ONU. Observateur attentif, auditeur réceptif et lecteur passionné,il a su restituer dans son ouvrageen utilisant parfois une certaine oralité littéraire l’ambiance déchirante de cette guerre d’Algérie. Les propos qu’il rapportedans le chapitre intitulé « L’insurrection » lorsque les paras de la 11ème DP s’emparent de la place de la brèche à Constantine « après soit disant de durs combats » est une leçon d’histoire.Louis-René Theurot rapporte les propos tenus alors par son chef,le commandant Marcel Dumetz, qui avait fait évacuer la place tenue par les bérets noirs pour éviter que le sang coule entre Français : « C’est comme cela que s’écrit l’histoire officielle.Souvenez-vous en » dira-t-il.

Par ce prix littéraire CHIPYPONG-NI2017, attribué à Louis-René Theurot pour son ouvrage Les Bérets Noirs du BF ONU en Algérie, au-delà de la Légende Tome 2, nous adhérons pleinement à l’idée que lorsque la réalité est bien plus belle que la légende, c’est bien la vérité qu’il faut retenir. C’est aussi tout le sens de cet ouvrage.

 

 

 

 

3ème prix : Prix Arrowhead 2017

 

Le prix Arrowhead 2017 est attribué au livre Algérie qu'es-tu devenue ? Mes souvenirs vécus de 1940 à 1990 de Jean-Michel Behem

 

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Dans son ouvrage l’auteur retrace sa vie passée en Algérie du temps ou ce pays était encore un département français ; c’est-à-dire de 1937 date de sa naissance à l’exode en 1962.Il conclut ensuite après 22 ans d’absence,invité par des amis algériens, par ses visites à quatre reprisespour revoir son pays natal.

Cette autobiographie,écrite en quatre parties,relate le parcours de sa jeunesse, son service militaire de combattant dans le constantinois,les événements, les barricades,le putsch d'Alger,le bouclage de Bab El-Oued,le massacre de la rue d'Isly,son arrestation par les gardes mobiles,l'exode, l'arrivée en métropole,son installation chaotique.En définitif,ses souvenirs vécus de 1940 à 1990 sont particulièrement dramatiques et douloureux.

Nous retenons principalement de ce livre la seconde partie intituléedu 9ème Zouaves de février 1957 au bataillon de Corée en juin 1959 dans laquelle Jean-Michel Behem relate son service militaire, mais aussi sa participation active à la guerre d’Algérie avec le grade de sergent.Il sera décoré de la médaille de la valeur militaire.Le récit est vivant et l’auteur n’hésite pas à évoquerdes faits effroyables de cette guerre. Des moments de lâcheté de quelques-uns comme des moments de bravoure dont il a été le témoin ou l’acteur.

Ce petit livre complète celui de Louis-René Theurot sur l’histoire du Bataillon de Corée en Algérie.Pour cette raison le prix littéraire Arrowhead 2017,est attribué à Jean-Michel Behem pour son ouvrage Algérie qu'es-tu devenue ? Mes souvenirs vécus de 1940 à 1990.

 

 

Vincent FAUVELL-CHAMPION

Membre du comité directeur de l’ANAFF/ONU en qualité de descendant

Président du jury du Prix Crèvecœur